Sujetprivilégié de contradiction, le poÚte est ainsi le témoin d'une souffrance irréductible qu'il cultive jusque dans la maladie et la faute, comme l'instrument d'une connaissance cachée ". Pour cette réédition, Pierre Emmanuel a écrit une importante préface qui souligne les affinités électives entre Baudelaire que T.S. Eliot qualifie " le plus grand archétype du
41. Le royaume de Dieu est inscrit dans la GenĂšse Si lâon pouvait supposer que lâhistoire de lâhumanitĂ© se dĂ©roule selon un scĂ©nario, une idĂ©e, un dessein, une stratĂ©gie, lâavenir serait plus facile Ă comprendre. Et de fait, nous connaissons le but de lâopĂ©ration rĂ©pandre » le royaume de Dieu sur terre. Dans le Notre PĂšre », nous prions pour que Son rĂšgne arrive. Autrement dit, lâhomme, aprĂšs avoir Ă©tĂ© chassĂ© du Paradis, doit tout seul en retrouver le chemin. Dieu met le joyau de Sa crĂ©ation Ă lâĂ©preuve, non sans lui fournir de prĂ©cieux indices sur la façon dont il convient de sây prendre. NĂ©anmoins, le Nouveau Testament Ă©tablit de nouvelles rĂšgles la toute-puissance de Dieu fait face au libre-arbitre de lâhomme â Ă qui est ainsi lancĂ© un immense dĂ©fi. Comment ce scĂ©nario de Dieu doit-il ĂȘtre rĂ©alisĂ© ? Quel pacte Dieu conclut-Il avec lâhomme ? Lâhomme peut-il sans lâaide immĂ©diate de Dieu trouver le chemin de la connaissance ? Adam et Ăve ont Ă©tĂ© ensemble chassĂ©s du paradis. Doivent-ils chercher ensemble le chemin du retour ou chacun de son cĂŽtĂ© ? Le scĂ©nario » suit des rĂšgles Ă©lĂ©mentaires 1. Lâhomme et la femme sont chacun dotĂ©s dâun Ă©quipement spĂ©cifique de base 2. Les principes selon lesquels le scĂ©nario doit ĂȘtre exĂ©cutĂ© sont donnĂ©s 3. Lâhomme et Dieu sont liĂ©s par un pacte. Dieu dit au serpent Je mettrai une hostilitĂ© entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il JĂ©sus tâĂ©crasera la tĂȘte et tu Marie lâatteindras au talon Ă la femme Il dit Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi.â » La mission de la femme, bouclier contre le serpent le mal est claire atteindre le mal au talon, câest-Ă -dire lâimmobiliser, le mettre hors de combat, dire publiquement la vĂ©ritĂ© Ă son propos. Le rĂŽle essentiel de la femme est de confondre le serpent. Avec ses connaissances innĂ©es, elle est en mesure de dĂ©masquer la stratĂ©gie du mal. Elle peut aussi, avec la mĂȘme puissance de persuasion, Ă©tayer les machinations du serpent. Pour la femme, la punition est double elle enfante dans la douleur, elle est poussĂ©e vers son mari mais lui la dominera. On a peine aujourdâhui Ă
b:da6e]TROISIĂME PARTIE CHAPITRE III LES VOIES CACHĂES DE LA PROVIDENCE ET LE LIVRE DE JOB Le bien supĂ©rieur auquel sont ordonnĂ©es ces Ă©preuves des justes
Citations âș Vie âș La femme est la seconde faute de Dieu. Citation sur la vie de Friedrich Nietzsche La femme est la seconde faute de Dieu. Friedrich Nietzsche est l'auteur de la citation sur la vie "La femme est la seconde faute de Dieu.". Friedrich Nietzsche est Ă©galement l'auteur des citations Câest bien un signe de lâastuce des femmes quâelles aient su presque partout sa faire entretenir, comme des frelons dans la ruche. Lâhomme est-il une erreur de Dieu, ou Dieu une erreur de lâhomme ? Il faut quitter la vie comme Ulysse quitta Nausicaa - en la bĂ©nissant plus quâen lâaimant. La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. On ment bien de la bouche, mais avec la gueule qu'on fait en mĂȘme temps, on dit la vĂ©ritĂ© quand mĂȘme. La philosophie est Ă mes yeux un explosif effroyable qui met tout en danger. La connaissance tue l'action, pour agir il faut ĂȘtre obnubilĂ© par l'illusion. L'amour est l'Ă©tat dans lequel les hommes ont les plus grandes chances de voir les choses telles qu'elles ne sont pas. Celui qui loue fait semblant de rendre, mais, en vĂ©ritĂ©, il veut quâon lui donne ! Quand on ne trouve plus la grandeur de Dieu, on ne la trouve plus nulle part, il faut la nier ou la crĂ©er. Les mĂ©taphysiciens, ces albinos de la pensĂ©e, les plus blĂȘmes parmi les ĂȘtres pĂąles. Nombreux sont opiniĂątres en ce qui touche la voie une fois prise, peu en ce qui touche le but. La plupart des hommes sont bien trop occupĂ©s d'eux-mĂȘmes pour ĂȘtre mĂ©chants. Qui ne croit en lui-mĂȘme, ment toujours. La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre. Qu'est-ce qui est mauvais ? Tout ce qui vient de la faiblesse. Cupidon est avant tout un petit rĂ©gisseur de théùtre. Les vĂ©ritĂ©s sont des illusions dont on a oubliĂ© qu'elles le sont. Si ton oeil Ă©tait plus aigu tu verrais tout en mouvement. Qu'est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croĂźt, qu'une rĂ©sistance est en voie d'ĂȘtre surmontĂ©e. Etre vrai, peu le peuvent ! L'Ă©troite voie de notre ciel propre passe toujours par la voluptĂ© de notre propre enfer. Il est plus facile de sâarranger avec sa mauvaise conscience quâavec sa mauvaise rĂ©putation. LĂ oĂč la volontĂ© de puissance fait dĂ©faut, il y a dĂ©clin. La connaissance est pour l'humanitĂ© un magnifique moyen de s'anĂ©antir elle-mĂȘme. Une heure d'ascension dans les montagnes fait d'un gredin et d'un saint deux crĂ©atures Ă peu prĂšs semblables. La fatigue est le plus court chemin vers l'Ă©galitĂ©, vers la fraternitĂ©. Et durant le sommeil s'ajoute la libertĂ©. Nos dĂ©fauts sont les yeux par lesquels nous voyons l'idĂ©al. S'il y a un Dieu, comment supporter de ne l'ĂȘtre pas ? Que dit ta conscience ? Tu dois devenir l'homme que tu es. Ce qui se fait par amour se fait toujours par-delĂ le bien et le mal. Ce qui ne tue pas rend plus fort. Puisse chacun avoir la chance de trouver la conception de la vie qui lui permet de rĂ©aliser son maximum de bonheur. Deviens ce que tu es. L'homme est un pont, non une fin. La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La premiĂšre se corrige, la seconde se combat. Veux-tu avoir la vie facile? Reste toujours prĂšs du troupeau, et oublie-toi en lui. L'intellectualitĂ© supĂ©rieure et indĂ©pendante, la volontĂ© de solitude, la grande raison apparaissent comme des dangers. La cruautĂ© est le remĂšde de l'orgueil blessĂ©. Ah ! Il y a tant de choses entre le ciel et la terre que les poĂštes sont seuls Ă avoir rĂȘvĂ©es. Qu'est-ce que le gĂ©nie ? - Avoir un but Ă©levĂ© et vouloir les moyens d'y parvenir. La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Ce qui doit tomber, il ne faut pas le retenir. Il faut encore le pousser. Mieux vaut ne rien savoir que beaucoup savoir Ă moitiĂ© ! Cette femme est belle et intelligente hĂ©las, combien elle serait devenue plus intelligente si elle nâĂ©tait pas belle. Tout amour pense Ă l'instant et Ă l'Ă©ternitĂ©, mais jamais Ă la durĂ©e. Que d'hommes se pressent vers la lumiĂšre non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller. Nos devoirs - ce sont les droits que les autres ont sur nous. La terre est comme la poitrine d'une femme utile autant qu'agrĂ©able. Le poison dont meurt une nature plus faible est un fortifiant pour le fort. L'homme est une corde tendue entre l'animal et le Surhomme, une corde au-dessus d'un abĂźme. Quel est le sceau de la libertĂ© acquise ? Ne plus avoir honte de soi-mĂȘme. On paie mal un maĂźtre en ne restant toujours que l'Ă©lĂšve. VĂ©nĂ©rez la maternitĂ©, le pĂšre n'est jamais qu'un hasard. Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. L'homme souffre si profondĂ©ment qu'il a dĂ» inventer le rire. On a mal regardĂ© la vie, quand on n'a pas aussi vu la main qui tue en gant de velours. Dans le vĂ©ritable amour, c'est l'Ăąme qui enveloppe le corps. La femme n'est pas encore capable d'amitiĂ© elle ne connaĂźt que l'amour. Dieu est une pensĂ©e qui rend courbe ce qui est droit, fait tourner ce qui est immobile. Danses avec les pieds, avec les idĂ©es, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit ĂȘtre capable de danser avec la plume ? Jamais encore la vĂ©ritĂ© ne sâest accrochĂ©e au bras dâun intransigeant. Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l'homme. Pour le fort rien n'est plus dangereux que la pitiĂ©. Un homme paraĂźt avoir du caractĂšre beaucoup plus souvent parce qu'il suit toujours son tempĂ©rament que parce qu'il suit toujours ses principes. La familiaritĂ© irrite chez un supĂ©rieur, parce qu'on ne peut la lui rendre. Le plus important des Ă©vĂ©nements rĂ©cents, le fait que Dieu est mort, commence dĂ©jĂ Ă projeter sur l'Europe ses premiĂšres ombres. On ne reste philosophe qu'en se taisant. Souviens-toi d'oublier. Il est plus facile de renoncer Ă une passion que de la maĂźtriser. Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abĂźme, l'abĂźme te regarde aussi. Quand la paix rĂšgne, l'homme belliqueux se fait la guerre Ă lui-mĂȘme. Plaisir sensation dâun accroissement de puissance. C'est perdre de sa force que compatir. La mĂ©taphysique, la morale, la religion, la science, sont considĂ©rĂ©es comme des formes diverses de mensonge il faut leur aide pour croire Ă la vie. Le bonheur est une femme. L'amitiĂ© naĂźt lorsqu'on a pour l'autre une estime supĂ©rieure Ă celle qu'on a pour soi-mĂȘme. Qui vit de combattre un ennemi a tout intĂ©rĂȘt de le laisser en vie. Qui trop combat le dragon devient dragon lui-mĂȘme. Si l'on te dĂ©cerne des louanges, c'est que tu ne suis pas ta propre vie, mais celle d'un autre. La vanitĂ© dâautrui nâoffense notre goĂ»t que lorsquâelle choque notre propre vanitĂ©. Seul ce qui ne cesse de nous faire souffrir reste dans la mĂ©moire. Les gens qui nous donnent leur pleine confiance croient par lĂ avoir un droit sur la nĂŽtre. C'est une erreur de raisonnement ; des dons ne sauraient donner un droit. Deviens ce que tu es. Fais ce que toi seul peut faire. Au fond, il n'y a qu'un seul chrĂ©tien, et il est mort sur la croix. RĂȘver de la vie, c'est justement ce que j'appelle "ĂȘtre Ă©veillĂ©". Tout acte exige l'oubli. Dieu aussi a son enfer c'est son amour des hommes. Toute l'histoire du monde se conçoit comme la biographie d'un seul homme. VoilĂ un envieux ne lui souhaitez pas d'enfants ; il serait jaloux d'eux parce qu'il ne peut plus avoir leur Ăąge. Lâami doit ĂȘtre passĂ© maĂźtre dans lâart de deviner et dans lâart de se taire. La pensĂ©e du suicide est une puissante consolation, elle aide Ă passer plus dâune mauvaise nuit. La musique offre aux passions le moyen de jouir d'elles-mĂȘmes. Nul vainqueur ne croit au hasard. Il y a quelque chose Ă dire en faveur de lâexception, pourvu quâelle ne veuille jamais devenir la rĂšgle. L'art rend supportable l'aspect de la vie en plaçant dessus le crĂȘpe de la pensĂ©e indĂ©cise. Nous ne nous sommes jamais cherchĂ©s - comment donc se pourrait-il que nous nous dĂ©couvrions un jour? Et souvent il y a plus de bravoure Ă se retenir et Ă passer pour se rĂ©server pour un ennemi plus digne. Toute Eglise est la pierre sur le tombeau d'un Homme-Dieu ; elle veut Ă tout prix l'empĂȘcher de ressusciter. Les auteurs les plus spirituels produisent le plus imperceptible des sourires. L'homme vĂ©ritable veut deux choses le danger et le jeu. C'est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux. Faible serait l'attrait de la connaissance, s'il n'y avait pas tant de pudeur Ă vaincre pour y parvenir. Le chĂątiment est fait pour amĂ©liorer celui qui chĂątie. Il est bien des choses que je veux une foi pour toutes, ne point savoir. La sagesse fixe des limites mĂȘme Ă la connaissance. Ce qui dĂ©truit les illusions, les siennes et celles des autres, la nature le punit avec toute la rigueur d'un tyran. Lâenfance est innocence mais aussi nĂ©gligence, câest un recommencement, un jeu, une roue libre, un premier mouvement, un Oui SacrĂ©. L'avantage de la mauvaise mĂ©moire est qu'on jouit plusieurs fois des mĂȘmes choses pour la premiĂšre fois. Qui ne sait mettre sa volontĂ© dans les choses, y met au moins un sens cela revient Ă croire qu'une volontĂ© s'y trouve dĂ©jĂ . Le christianisme et l'alcool, les deux plus grands agents de corruption. Le mauvais goĂ»t a son droit autant que le bon goĂ»t. Le mariage est la forme la plus menteuse des relations sexuelles ; c'est pourquoi il jouit de l'approbation des consciences pures. Quand on a la foi, on peut se passer de la vĂ©ritĂ©. Ce que nous faisons dans notre intĂ©rĂȘt ne doit nous rapporter aucun compliment d'ordre moral, ni de la part des autres, ni de la nĂŽtre. Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maĂźtre et le sculpteur de toi-mĂȘme. La vie a besoin d'illusions, c'est-Ă -dire de non-vĂ©ritĂ©s tenues pour des vĂ©ritĂ©s. Chaque homme cache en lui un enfant qui veut jouer. Le serpent qui ne peut changer de peau, meurt. Il en va de mĂȘme des esprits que l'on empĂȘche de changer d'opinion ils cessent d'ĂȘtre esprit. Je suis corps tout entier et rien d'autre ; l'Ăąme n'est qu'un mot dĂ©signant une parcelle du corps. Celui qui lutte contre les monstres doit veiller Ă ne pas le devenir lui-mĂȘme. Sans la musique, la vie serait une erreur. Le dĂ©sir est signe de guĂ©rison ou d'amĂ©lioration. Lâhomme a besoin de ce quâil y a de pire en lui sâil veut parvenir Ă ce quâil a de meilleur. La vie n'est dĂ©sormais plus conçue par la morale elle veut l'illusion, elle vit d'illusion. La femme est une surface qui mime la profondeur. Les douceurs et les frissons sont rĂ©servĂ©s aux Ăąmes subtiles. Les grandes guerres modernes sont la consĂ©quence des Ă©tudes historiques. La foule est une somme d'erreurs qu'il faut corriger. Nous cependant, nous voulons ĂȘtre les poĂštes de notre vie, et cela avant tout dans les plus petites choses quotidiennes. Le royaume des cieux est un Ă©tat du coeur. La vie n'est qu'une variĂ©tĂ© de la mort, et une variĂ©tĂ© trĂšs rare. Croyez-moi ! Le secret pour rĂ©colter la plus grande fĂ©conditĂ©, la plus grande jouissance de l'existence, consiste Ă vivre dangereusement ! Ne dĂ©pouillez pas la femme de son mystĂšre. Les avocats d'un criminel sont rarement assez artistes pour utiliser, au profit du coupable, la beautĂ© terrible de son acte. Ce n'est pas le moindre charme d'une thĂ©orie que d'ĂȘtre rĂ©futable. Le langage est-il l'expression adĂ©quate de toutes les rĂ©alitĂ©s ? Ce quâon fait nâest jamais compris mais seulement louĂ© ou blĂąmĂ©. La culture, c'est avant tout une unitĂ© de style qui se manifeste dans toutes les activitĂ©s d'une nation. Ce n'est pas l'intensitĂ©, c'est la durĂ©e d'un grand sentiment qui fait l'homme supĂ©rieur. CrĂ©er - voilĂ la grande dĂ©livrance de la souffrance, voilĂ ce qui rend la vie lĂ©gĂšre. Les convictions sont des prisons. Une oeuvre dâart nâest lisible que par approfondissements successifs. La moralitĂ©, c'est l'instinct du troupeau chez l'individu. Tout ce qui a son prix est de peu de valeur. Beaucoup trop d'hommes viennent au monde l'Etat a Ă©tĂ© inventĂ© pour ceux qui sont superflus. Il faut avoir besoin d'esprit pour arriver Ă avoir de l'esprit. Au fond du coeur, l'homme n'est que mĂ©chant ; mais au fond du coeur, la femme est mauvaise. Je suis trop fier pour croire quâun homme mâaime. Cela supposerait quâil sache qui je suis. Ne sais-tu pas que dans chacune de tes actions, l'histoire entiĂšre du devenir se rĂ©pĂšte en abrĂ©gĂ© ? De quel dĂ©sert est entourĂ© le gĂ©nie ! La volontĂ© est, pour tout ce qui est passĂ©, un mĂ©chant spectateur. Si l'on comprenait Ă l'aide de la raison comment peut ĂȘtre clĂ©ment et juste ce Dieu qui fait preuve de tant de colĂšre, Ă quoi servirait la foi ? Les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereux que les mensonges. JusquâĂ prĂ©sent toute grande philosophie fut la confession de son auteur, une sorte de mĂ©moires involontaires. Dieu est-il une pure et simple invention, une astuce du Diable ? On oublie sa faute quand on l'a confessĂ©e Ă un autre, mais d'ordinaire l'autre ne l'oublie pas. La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre et jamais elle ne peut ĂȘtre apprise pleinement. Il faut deviner le peintre pour comprendre l'image. La jalousie qui se tait s'accroĂźt dans le silence. L'homme est quelque chose qui doit ĂȘtre dĂ©passĂ©. Un animal grĂ©gaire, un ĂȘtre docile, maladif, mĂ©diocre, lâEuropĂ©en dâaujourdâhui ! Le gĂ©nie rĂ©side dans l'instinct. La folie est quelque chose de rare chez l'individu ; elle est la rĂšgle pour les groupes, les partis, les peuples, les Ă©poques. On ne saurait ĂȘtre l'homme de sa spĂ©cialitĂ© que si l'on est aussi sa victime. Quand il nous faut changer d'opinion au sujet de quelqu'un, nous lui comptons cher l'embarras qu'il nous cause. Celui qui ne veut agir et parler qu'avec justesse finit par ne rien faire du tout. Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obĂ©ir. La terre a une peau et cette peau a des maladies ; une de ces maladies s'appelle l'homme. Ce qui m'importe, c'est l'Ă©ternelle vivacitĂ© et non pas la vie Ă©ternelle. Avoir honte de son immoralitĂ©, c'est un premier degrĂ© de l'Ă©chelle ; arrivĂ© en haut, on aura honte aussi de sa propre moralitĂ©. MĂ©fiez-vous de tous ceux en qui l'instinct de punir est puissant. Câest de nos vertus que nous sommes le mieux punis. Il faut se garder du mauvais goĂ»t d'avoir des idĂ©es communes avec beaucoup de gens. On commence Ă se mĂ©fier des personnes trĂšs avisĂ©es dĂšs qu'elles sont embarrassĂ©es. La vertu reste le plus coĂ»teux des vices, il faut qu'elle le reste. Le concubinage, lui aussi, a Ă©tĂ© corrompu - par le mariage. Le bonheur, quel quâil soit, apporte air, lumiĂšre et libertĂ© de mouvement. Je ne saurais voir dans l'athĂ©isme un rĂ©sultat, un Ă©vĂ©nement il est chez moi instinct naturel. Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu'il est difficile de se taire. Quelque dĂ©vĂȘtue qu'elle puisse ĂȘtre, une jolie femme ne prend jamais froid, pour peu qu'elle ait le sentiment d'ĂȘtre en beautĂ©. Les plus grands naissent posthumes. Ce qui dĂ©coule du pessimisme, câest la doctrine de lâabsurditĂ© de lâexistence. La colĂšre vide l'Ăąme de toutes ses ressources, de sorte qu'au fond paraĂźt la lumiĂšre. Jusqu'Ă ce jour rien de ce qui donne de la couleur Ă l'existence n'a encore eu son histoire. A lutter avec les mĂȘmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui. Dans la plupart des amours, il y en a un qui joue et l'autre qui est jouĂ© ; Cupidon est avant tout un petit rĂ©gisseur de théùtre. Les mĂ©decins les plus dangereux sont ceux qui, comĂ©diens nĂ©s, imitent le mĂ©decin-nĂ© avec un art consommĂ© d'illusion. Pour celui qui est trĂšs seul, le bruit est dĂ©jĂ une consolation. Il n'y a pas de phĂ©nomĂšnes moraux, rien qu'une interprĂ©tation morale des phĂ©nomĂšnes. De tout temps on a pris les "beaux sentiments" pour des arguments. Tu vois les hautes tours s'Ă©lever au-dessus des maisons seulement quand tu as quittĂ© la ville. Notre caractĂšre est dĂ©terminĂ© par l'absence de certaines expĂ©riences plus encore que par celles que l'on fait. Parmi toutes les variĂ©tĂ©s de l'intelligence dĂ©couvertes jusqu'Ă prĂ©sent, l'instinct est, de toutes, la plus intelligente. Le luxe est une forme de triomphe permanent sur tous ceux qui sont pauvres, arriĂ©rĂ©s, impuissants, malades, inassouvis. Si nous nous trouvons tellement Ă l'aise dans la pleine nature, c'est qu'elle n'a pas d'opinion sur nous. Beaucoup de brĂšves folies, c'est lĂ ce que vous appelez l'amour. Et votre mariage met fin Ă beaucoup de brĂšves folies par une longue sottise. La maturitĂ© de lâhomme, câest dâavoir retrouvĂ© le sĂ©rieux quâon avait au jeu quand on Ă©tait enfant. Nous avons la ressource de lâart de peur que la vĂ©ritĂ© ne nous fasse pĂ©rir. L'augmentation de la sagesse se laisse mesurer exactement d'aprĂšs la diminution de bile. Ce qui se dit la nuit ne voit jamais le jour. Le sĂ©rieux, ce symptĂŽme Ă©vident dâune mauvaise digestion. L'effort des philosophes tend Ă comprendre ce que les contemporains se contentent de vivre. Un concept est une invention Ă laquelle rien ne correspond exactement, mais Ă laquelle nombre de choses ressemblent. Ne vaut-il pas mieux tomber entre les mains d'un meurtrier que dans les rĂȘves d'une femme en rut ? Toute forme dâabsolu relĂšve de la pathologie. Toute vertu a des privilĂšges, par exemple celui d'apporter au bĂ»cher d'un condamnĂ© son petit fagot Ă soi. Vivre, c'est repousser quelque chose qui veut mourir. Des femmes peuvent trĂšs bien lier amitiĂ© avec un homme ; mais pour la maintenir - il y faut peut-ĂȘtre le concours d'une petite antipathie physique. Ne faut-il pas commencer par se haĂŻr, lorsque lâon doit sâaimer. La fortune ne devrait ĂȘtre possĂ©dĂ©e que par les gens d'esprit autrement, elle reprĂ©sente un danger public. Nul ne ment autant qu'un homme indignĂ©. PlutĂŽt une inimitiĂ© d'un bloc qu'une amitiĂ© faite de bois recollĂ©. Le mariage est une longue conversation. Il faut savoir se perdre pour un temps si l'on veut apprendre quelque chose des ĂȘtres que nous ne sommes pas nous-mĂȘmes. En vĂ©ritĂ©, les convictions sont plus dangereuses que les mensonges. La connaissance tue lâaction, pour agir il faut que les yeux se voilent dâun bandeau dâillusion. Il faut retenir son coeur, car si on le laissait aller, combien vite, alors, on perdrait la tĂȘte ! Atteindre son idĂ©al, c'est le dĂ©passer mĂȘme coupĂ©. L'Ă©tat qui engendre la rĂšgle est diffĂ©rent de celui que la rĂšgle engendre. Il y a une innocence dans le mensonge qui est signe de bonne foi. Ce sont les hommes les plus sensuels qui doivent fuir devant les femmes et torturer leur corps. Ce sont les paroles les moins tapageuses qui suscitent la tempĂȘte et les pensĂ©es qui mĂšnent le monde viennent sur des pattes de colombe. Celui qui se sait profond s'efforce d'ĂȘtre clair ; celui qui voudrait sembler profond Ă la foule s'efforce d'ĂȘtre obscur. Il faut mettre en question la valeur mĂȘme des valeurs morales. On amĂšne les gens courageux Ă une action en la leur exposant plus pĂ©rilleuse qu'elle ne l'est. L'architecte est une sorte d'oratoire de la puissance au moyen des formes. Les singes sont bien trop bons pour que l'homme puisse descendre d'eux. Certains ne parviennent pas Ă devenir des penseurs parce que leur mĂ©moire est trop bonne. Ce sont les instincts les plus Ă©levĂ©s qui poussent l'individu en dehors et bien au-dessus de la moyenne. On ne reste parfois fidĂšle Ă une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'ĂȘtre insipides. Observer la dĂ©marche des plus belles Anglaises on ne trouve en aucun pays du monde de plus beaux canards ni de plus beaux dindons... Les poĂštes manquent de pudeur Ă l'Ă©gard de leurs aventures ils les exploitent. On est le plus en danger d'ĂȘtre Ă©crasĂ© lorsqu'on vient d'esquiver une voiture. Ma seule ambition de poĂšte est de recomposer, de ramener Ă l'unitĂ©, ce qui n'est que fragment, Ă©nigme, effroyable hasard. Quand on veut dresser sa conscience, elle vous embrasse, en vous mordant. Un peu de santĂ© par-ci, par-lĂ , c'est pour le malade le meilleur remĂšde. Limites de notre ouĂŻe - On nâentend que les questions auxquelles on est en mesure de trouver une rĂ©ponse. Le mariage met fin Ă beaucoup de brĂšves folies par une longue sottise. Ce qui me bouleverse, ce n'est pas que tu m'aies menti, c'est que dĂ©sormais, je ne pourrai plus te croire. Une belle femme a tout de mĂȘme quelque chose de commun avec la vĂ©ritĂ© toutes deux donnent plus de bonheur lorsqu'on les dĂ©sire que lorsqu'on les possĂšde. DĂšs que l'homme s'est parfaitement identifiĂ© Ă l'humanitĂ©, il meut la nature entiĂšre. Jadis le moi se cachait dans le troupeau ; Ă prĂ©sent, le troupeau se cache encore au fond du moi. Plus nous nous Ă©levons et plus nous paraissons petits Ă ceux qui ne savent pas voler. Le fourreau dorĂ© de la compassion cache parfois le poignard de lâenvie. Peu de gens sont faits pour l'indĂ©pendance, c'est le privilĂšge des puissants. On veut la libertĂ© aussi longtemps qu'on n'a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprĂ©matie. Il est possible de vivre sans se souvenir et de vivre heureux, comme le dĂ©montre l'animal, mais il est impossible de vivre sans oublier. Toute communautĂ© - un jour, quelque part, d'une maniĂšre ou d'une autre - rend "commun". Notre prochain, ce n'est pas notre voisin, c'est le voisin du voisin. Le futur appartient Ă celui qui a la plus longue mĂ©moire. Vivre de telle sorte qu'il te faille dĂ©sirer revivre, c'est lĂ ton devoir. Formule de mon bonheur un "oui", un "non", une ligne droite, un but... On n'attaque pas seulement pour faire du mal Ă quelqu'un mais peut-ĂȘtre aussi pour le seul plaisir de prendre conscience de sa force. Ne pas confondre les comĂ©diens pĂ©rissent faute d'ĂȘtre louĂ©s, les hommes vrais faute d'ĂȘtre aimĂ©s. L'auteur doit cĂ©der la parole Ă son oeuvre. Je fais cas d'un philosophe dans la mesure oĂč il est capable de fournir un exemple. La valeur dâune chose rĂ©side parfois non dans ce quâon en tire mais dans ce quâon paie pour elle, dans ce quâelle nous coĂ»te. La vĂ©ritĂ© est une femme ses voiles, ses pudeurs et ses mensonges lui appartiennent essentiellement. La morale n'est qu'une interprĂ©tation - ou plus exactement une fausse interprĂ©tation - de certains phĂ©nomĂšnes. Je dĂ©teste les Ăąmes Ă©troites il n'y a lĂ rien de bon et presque rien de mauvais. Lâhomme a créé le pĂ©chĂ© et il repousserait cet enfant unique rien que parce quâil dĂ©plaĂźt Ă Dieu, le grand-pĂšre du pĂ©chĂ© ? La femme qui se sait joliment parĂ©e ne s'est jamais enrhumĂ©. Chaque mot est un prĂ©jugĂ©. Ce que je prĂ©fĂ©rerais, câest dâaimer la terre comme lâaime la lune et de nâeffleurer sa beautĂ© que des yeux. Tout individu collabore Ă l'ensemble du cosmos. Promesse de la science la science moderne a pour but aussi peu de douleur que possible. Ce qui peut ĂȘtre commun est toujours de peu de valeur. A force de vouloir rechercher les origines, on devient Ă©crevisse. L'historien voit en arriĂšre ; il finit par croire en arriĂšre. Tous ceux que nous avons longtemps fait attendre dans l'antichambre de notre faveur finissent par fermenter et succomber Ă l'aigreur. Vouloir libĂšre. L'injustice ne se trouve jamais dans les droits inĂ©gaux, elle se trouve dans la prĂ©tention Ă des droits Ă©gaux. Tant que la vie est ascendante, bonheur et instinct sont identiques. Tout ce qui Ă©lĂšve l'individu au-dessus du troupeau, tout ce qui fait peur au prochain s'appelle Mal. Si vous ne pouvez ĂȘtre des saints de la connaissance, soyez-en au moins les guerriers. Rire, c'est se rĂ©jouir d'un prĂ©judice, mais avec bonne conscience. L'acteur n'Ă©prouve pas le sentiment qu'il exprime. Il serait perdu, s'il l'Ă©prouvait. Tout esprit profond a besoin d'un masque. On s'est mis d'accord pour considĂ©rer qu'avoir beaucoup de critiques, c'est un succĂšs. ExpĂ©rimenter, câest imaginer. Une Ăąme dĂ©licate est gĂȘnĂ©e de savoir qu'on lui doit des remerciements, une Ăąme grossiĂšre, de savoir qu'elle en doit. Les femmes deviennent par amour tout-Ă -fait ce qu'elles sont dans l'idĂ©e des hommes dont elles sont aimĂ©es. AussitĂŽt qu'on nous montre quelque chose d'ancien dans une innovation, nous sommes apaisĂ©s. Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou. Le droit des autres est une concession faite par notre sentiment de puissance au sentiment de puissance de ces autres. Faites donc ce que vous voulez - mais soyez dâabord de ceux qui peuvent vouloir ! Le christianisme a donnĂ© du poison Ă boire Ă Eros. Il n'en est pas mort, mais il a dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en vice. L'artiste a le pouvoir de rĂ©veiller la force d'agir qui sommeille dans d'autres Ăąmes. Contre maint dĂ©fenseur. La plus perfide façon de nuire Ă une cause est de la dĂ©fendre intentionnellement avec de mauvaises raisons. La nature et l'histoire sont fonciĂšrement immorales. Es-tu un esclave ? Tu ne peux donc pas ĂȘtre un ami. Es-tu un tyran ? Tu ne peux donc pas avoir d'amis. Vouloir le vrai, c'est s'avouer impuissant Ă le crĂ©er. Celui qu'entoure la flamme de la jalousie, celui-lĂ en fin de compte, pareil au scorpion, tourne contre lui-mĂȘme son dard empoisonnĂ©. On en vient Ă aimer son dĂ©sir et non plus l'objet de son dĂ©sir. Peut-ĂȘtre mĂȘme dans le fameux amour maternel y a-t-il une bonne part de curiositĂ©. Un peuple est perdu lorsqu'il confond son devoir avec l'idĂ©e du devoir en gĂ©nĂ©ral. Les pensĂ©es sont les ombres de nos sentiments. Les unions qui sont conclues par amour ont l'erreur pour pĂšre et la nĂ©cessitĂ© pour mĂšre. La joie de ceux qui prennent, je ne la connais pas, et jâai rĂȘvĂ© souvent quâil devait ĂȘtre plus doux encore de voler que de prendre. L'art et rien que l'art, nous avons l'art pour ne point mourir de la vĂ©ritĂ©. On se refuse de croire aux sottises des hommes intelligents ; quelle entorse aux droits de l'homme ! Ma joie de donner est morte Ă force de donner. Le fanatisme est la seule forme de volontĂ© qui puisse ĂȘtre insufflĂ©e aux faibles et aux timides. La mĂšre de la dĂ©bauche nâest pas la joie mais lâabsence de joie. L'admiration d'une qualitĂ© ou d'un art peut ĂȘtre si forte qu'elle nous empĂȘche de nous efforcer d'en obtenir la possession. Plus abstraite est la vĂ©ritĂ© que tu veux enseigner, plus tu dois en sa faveur sĂ©duire les sens. Les poĂštes nâont pas la pudeur de ce quâils vivent ils lâexploitent. Parler beaucoup de soi peut ĂȘtre un moyen de se dissimuler. La rĂ©solution chrĂ©tienne de considĂ©rer le monde comme laid et mauvais a rendu le monde laid et mauvais. La sottise chez les femmes, c'est ce qu'il y a de moins fĂ©minin. DouĂ© d'une vue plus subtile, tu verras toutes les choses mouvantes. Tu veux te dĂ©cupler, te centupler ? Trouve des zĂ©ros. Lâindividu bien conforme est taillĂ© dâun bois Ă la fois dur, tendre et parfumĂ©. Les hommes d'action roulent comme roule la pierre, conformĂ©ment Ă l'absurditĂ© de la mĂ©canique. Ce qui se paie n'a guĂšre de valeur ; voilĂ la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles. Qui voit peu voit toujours trop peu ; qui entend mal entend toujours quelque chose de trop. La conscience est la derniĂšre et la plus tardive Ă©volution de la vie organique, et par consĂ©quent ce qu'il y a de moins accompli et de plus fragile en elle. Pour vivre seul, il faut ĂȘtre une bĂȘte, ou un dieu, dit Aristote. Reste un troisiĂšme cas, il faut ĂȘtre les deux Ă la fois philosophe. Que dire ? L'homme n'est qu'une mĂ©prise de Dieu ? Ou bien Dieu une mĂ©prise de l'homme ? Personne peut-ĂȘtre nâa jamais Ă©tĂ© assez sincĂšre pour dĂ©finir la sincĂ©ritĂ©. Ce qu'il y a d'essentiel et d'inapprĂ©ciable dans toute la morale, c'est qu'elle est une contrainte prolongĂ©e. La perspective certaine de la mort pourrait mĂȘler Ă la vie une goutte dĂ©licieuse et parfumĂ©e dâinsouciance - mais, Ăąmes bizarres dâapothicaires, vous avez fait de cette goutte un poison infect, qui rend rĂ©pugnante la vie toute entiĂšre ! ConnaĂźtre, câest comprendre toute chose au mieux de nos intĂ©rĂȘts. Les explications mystiques sont considĂ©rĂ©es comme profondes ; en rĂ©alitĂ© il sâen faut de beaucoup quâelles soient mĂȘme superficielles. Nous apprĂ©cions les services que quelqu'un nous rend d'aprĂšs la valeur qu'il y attache, non d'aprĂšs celle qu'ils ont pour nous. FĂ©conder le passĂ© en engendrant l'avenir, tel est le sens du prĂ©sent. Il y a toujours un peu de folie dans l'amour mais il y a toujours un peu de raison dans la folie. La libĂ©ralitĂ© n'est souvent qu'une sorte de timiditĂ©. Avec une voix forte dans la gorge, on est presque incapable de penser des choses subtiles. Nous ne croyons pas que la vĂ©ritĂ© reste encore vĂ©ritĂ© quand on lui enlĂšve ses voiles. Le danseur nâa-t-il pas ses oreilles dans ses orteils ! Copyright © 2022 . Tous droits rĂ©servĂ©s. CGU
Alorsest-ce la faute de Dieu ce que nous v Bonjour à tous, aujourd'hui tournons nos pensées et nos priÚres vers l'Australie qui vie un temps trÚs difficile.
ï»żCitation seconde faute DĂ©couvrez une citation seconde faute - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase seconde faute issus de livres, discours ou entretiens. Une SĂ©lection de 5 citations et proverbes sur le thĂšme seconde faute. 5 citations > Citation de Emile-Auguste Chartier, dit Alain n° 98424 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesJe suis tombĂ© par terre, C'est la faute Ă Voltaire, Le nez dans le ruisseau, C'est la faute Ă ... Il n'acheva point. Une seconde balle du mĂȘme tireur l'arrĂȘta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavĂ©, et ne remua MisĂ©rables 1862 de Victor HugoRĂ©fĂ©rences de Victor Hugo - Biographie de Victor HugoPlus sur cette citation >> Citation de Victor Hugo n° 92296 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 469 votesUn loup, en argot de coulisse, est le vide laissĂ© entre la sortie d'un personnage et l'entrĂ©e d'un autre qui ne doit point voir le premier. Cet intervalle, fĂ»t-il d'une seconde, constitue une faute de mise en de l'art dramatique en France depuis vingt-cinq ans 1858 de ThĂ©ophile GautierRĂ©fĂ©rences de ThĂ©ophile Gautier - Biographie de ThĂ©ophile GautierPlus sur cette citation >> Citation de ThĂ©ophile Gautier n° 91576 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLa femme est la seconde faute de Dieu. de Friedrich Wilhelm NietzscheRĂ©fĂ©rences de Friedrich Wilhelm Nietzsche - Biographie de Friedrich Wilhelm NietzschePlus sur cette citation >> Citation de Friedrich Wilhelm Nietzsche n° 44020 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesDieu ayant créé le monde ne s'en est pas retirĂ© mais continue Ă le maintenir Ă l'ĂȘtre par son souffle crĂ©ateur, faute de quoi dans la seconde mĂȘme toutes choses retourneraient au nĂ©ant. de Michel TournierRĂ©fĂ©rences de Michel Tournier - Biographie de Michel TournierPlus sur cette citation >> Citation de Michel Tournier n° 11582 - Ajouter Ă mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< Page 1/1Votre commentaire sur ces citations - Sacrifice - Sacrilege - Sage - Sagesse - Sagesse_populaire - Saint_Valentin - Salete - Sante - SantĂ© - Sante - Satisfaction - Satyre - Savant - Savoir - Savoir_vivre - Scandale - Scepticisme - Science - Scrupule - Sculpture - Secret - Secte - Seigneur - Sein - Semblable - Sens - Sensibilite - Sentiment - Separation - SĂ©paration - Serenite - SĂ©rĂ©nitĂ© - SĂ©rieux - Service - Servitude - Seul - Seule - Sexe - Sexologie - Sexualite - Silence - Simplicite - SincĂšre - Sincerite - SincĂ©ritĂ© - Singe - Snob - Sobre - Sociabilite - Societe - Sociologie - Sodomie - Soi_mĂȘme - Soleil - Solitude - Solution - Sommeil - Sondage - Songe - Sot - Sottise - Soucis - Souffrance - Souffrir - Soulage - Soupçon - Sourire - Souvenir - Specialiste - Spectacle - Sport - Stabilite - Star - Statistiques - Stimulation - Stress - Style - Subjonctif - Succes - Suggestion - Suicide - Superflu - Superiorite - Supermarche - Superstition - Supplice - Survie - Suspicion - Systeme ThĂšmes populaires + Autres belles citations et proverbes sur seconde faute Toutes les citations sur seconde faute Citation sur seconde Citations courtes seconde PoĂšmes seconde faute Proverbes seconde faute Etendez votre recherche avec le dictionnaire des dĂ©finitionsThĂšmes populairesCitations d'amour Citations sur l'amour Citations sur l'amitiĂ© Citations sur la vie Citations sur le bonheur Citations sur les femmes Citations sur le couple Citations sur la sagesse Citations sur la tristesse Citations sur la mort Citations sur la nature Citations sur l'absence Citations sur le manque Citations sur l'enfance
Ceserait grĂące Ă une disposition merveilleuse qui montre Ă quel point Dieu se soucie de nous; nous voulons parler de la rĂ©surrection dâentre les morts. Voici ce quâil est dit dans la Bible, en Actes 24:15: âIl va y avoir une rĂ©surrection tant des justes que des injustes.â.
Peut-on encore lire ? LĂ©on Bloy Pour le deuxiĂšme volet de notre sĂ©rie consacrĂ©e Ă ces figures au ban de la littĂ©rature, Zone Critique sâinterroge sur le destin de LĂ©on Bloy, Ă©crivain monarchiste et catholique de la fin du XIXe siĂšcle. Sa verve de prĂ©dicateur a-t-elle vieilli ? Son talent dâorateur est-il surannĂ© ? Bref, peut-on encore lire LĂ©on Bloy ? Notre contributeur, ClĂ©ment Guarneri, propose une lecture assez osĂ©e de Bloy qui incite Ă voir dans ce personnage hors-norme, un poĂšte pascalien. Ses Ćuvres seraient donc un viatique indispensable pour traverser notre Ă©poque tourmentĂ©e. Si on me prouvait que la vĂ©ritĂ© est en dehors du Christ, je prĂ©fĂšrerais rester dans lâerreur avec le Christ que dans la vĂ©ritĂ© en dehors de Lui ». FĂ©dor MikhaĂŻlovitch DostoĂŻevski. Je veux aujourdâhui vous entretenir dâun grand Ă©crivain catholique, dont les Ćuvres sont rĂ©guliĂšrement rééditĂ©es depuis une dizaine dâannĂ©es, jâai nommĂ© LĂ©on Bloy. Pourtant, je ne doute pas quâen ces temps de matĂ©rialisme dĂ©vot et dâirrĂ©vĂ©rence pour tout ce qui a trait au christianisme et au catholicisme, la figure du Mendiant Ingrat passe pour inactuelle, voire profondĂ©ment rĂ©trograde, aux vues de lâardeur de ce fol en christ » pour qui seule la Gloire de Dieu comptait, et dont lâĆuvre fut le tĂ©moignage retentissant. Mais il en va Ă vrai dire pour lâĆuvre de LĂ©on Bloy comme il en va pour toute Ćuvre enracinĂ©e dans lâoccident chrĂ©tien, une mĂ©fiance de plus en plus accrue, une lecture de plus en plus partielle, et un regain dâintĂ©rĂȘt tout relatif sâefforçant dâĂ©quarrir, de polir, toute aspĂ©ritĂ© de pensĂ©e. On loue ainsi lâimprĂ©cateur de gĂ©nie que fut le Vieux de la Montagne, en sâenthousiasmant de la verve, de la gouaille, de la truculence de son style ornĂ© de latinismes, dâarchaĂŻsmes et dâargot, mais lâon Ă©vince le penseur, le tĂ©moin, le prophĂšte, au nom de son intolĂ©rance, de ses excĂšs et de ses violences⊠Une telle manie, est le propre dâun siĂšcle piquĂ© dâasepsie qui voudrait expulser, au prĂ©texte dâun idĂ©al hygiĂ©niste, tout ce qui fait le sel de la terre la libertĂ©. Et aussi absurdement que cela puisse paraĂźtre, nous aurions consommĂ©, Ă rebours de Saint Paul prĂȘchant que la lettre tue, lâesprit vivifie », lâĂ©quilibre, renversant lâavertissement du Saint ApĂŽtre en affirmant dĂ©sormais que lâesprit tue, la lettre seule vivifie ». Seulement, ce serait se mĂ©prendre que de lire ainsi LĂ©on Bloy, en sĂ©parant le fond de la forme, quand style et pensĂ©e sont indissociables. Lâheure est donc venue de relire ce BlasphĂ©mateur par amour », Ă lâaune de cette imbrication. LĂ©on Bloy, lâincendiaire LĂ©on, Marie, Joseph Bloy naquit le 11 juillet 1846, deux mois avant lâapparition de la Vierge Ă la Salette en IsĂšre, Ă Notre-Dame de Sanilhac en Dordogne, Ă deux pas de PĂ©rigueux. Il fut le fils de Jean-Baptiste Bloy, fonctionnaire des Ponts et chaussĂ©es, franc-maçon admirateur des LumiĂšres, et de Anne-Marie Carreau, dâorigine espagnole, fervente catholique dont Bloy dĂ©clarera plus tard quâelle fut vĂ©ritablement, avec Jules Barbey dâAurevilly, lâartisane de son retour au catholicisme en 1868. Durant cette premiĂšre jeunesse en province, Bloy ne fit montre dâaucune prĂ©disposition si ce nâest dâun talent prononcĂ© pour le dessin qui inquiĂ©ta lâidĂ©al bourgeois de son pĂšre. Dâun tempĂ©rament taciturne, il fut aux dires de ses maĂźtres un piĂštre Ă©colier, et dut ĂȘtre retirĂ© de la classe de quatriĂšme, suite Ă une altercation dans la cour de lâĂ©tablissement, se retrouvant ainsi sous la direction de son pĂšre qui lâorientera aprĂšs une premiĂšre formation dĂ©cousue, vers lâarchitecture. LâĂ©crivain reviendra dâailleurs quelques annĂ©es plus tard, sur cette jeunesse, au chapitre X du DĂ©sespĂ©rĂ©, dans lequel il dĂ©crira tous les ressorts de cette enfance mĂ©lancolique. Lâheure est donc venue de relire ce BlasphĂ©mateur par amour » Ce ne fut donc quâĂ sa montĂ©e sur Paris, aprĂšs avoir rĂ©digĂ© une tragĂ©die de mauvais aloi, LucrĂšce, que LĂ©on Bloy sâarrima Ă sa vocation dâĂ©crivain, aprĂšs son Ă©chec Ă lâĂ©cole des Beaux-Arts et ses diverses incursions dans le salariat. Il frĂ©quenta alors les milieux du socialisme rĂ©volutionnaire, rĂ©digeant des articles dans lâesprit de Jules VallĂšs, se faisant communard dâavant la Commune », avant sa rencontre dĂ©cisive, en dĂ©cembre 1868, avec Jules Barbey dâAurevilly, rue Rousselet, dont il devint par la suite le secrĂ©taire. Cette rencontre eut alors nombre de rĂ©percussions sur le jeune LĂ©on Bloy et signa le retour du fils prodigue Ă la foi de sa mĂšre. En moins de deux ans, il fit, par une Ă©tude prodigieuse, ses humanitĂ©s, se nourrissant de la Vulgate de Saint JĂ©rĂŽme, de JuvĂ©nal, de CicĂ©ron, et des grands classiques français, notamment Pascal, tout en accordant une grande attention, sous lâinfluence de Barbey dâAurevilly aux penseurs contre-rĂ©volutionnaires, tels que Joseph de Maistre, Louis de Bonald, Antoine Blanc de Saint-Bonnet avec qui il entretint une correspondance. LĂ©on Bloy nouait ainsi avec les milieux traditionnalistes français, quand la guerre franco-prussienne de 1870 vint lâarracher Ă ses Ă©tudes et le mener sur le front de cette expĂ©rience, il livrera plus tard rĂ©cits et contes au Gil Blas, les faisant publier en un recueil Sueurs de Sang en 1893. Au retour de la guerre, LĂ©on Bloy, poursuivit sa formation intellectuelle auprĂšs de Barbey dâAurevilly et fit la connaissance du fou », Ernest Hello, grand traducteur des mystiques telle AngĂšle de Foligno ou encore Ruysbroeck lâAdmirable, et de lâabbĂ© Tardif de Moidrey, brillant prĂ©dicateur et talentueux exĂ©gĂšte vraisemblablement confesseur de Barbey dâAurevilly nous lui devons une Introduction au livre de Ruth rééditĂ©e chez DesclĂ©e de Brouwer par Paul Claudel en 1938, par lâentremise duquel il dĂ©couvrira le pĂšlerinage de la Salette, dont il tirera deux ouvrages Celle qui pleure, Notre-Dame de la Salette publiĂ© en 1908 et Le Symbolisme de lâApparition publiĂ© Ă titre posthume en 1925, et une nouvelle mĂ©thode de lecture biblique quâil nommera le symbolisme universel ». Ce fut aussi durant cette pĂ©riode de 1879 Ă 1882 quâil Ă©prouva une ardente passion pour Anne-Marie RoulĂ©, auprĂšs de laquelle il vĂ©cut un amour mystique, extatique, durant lequel lui fut livrĂ© son cĂ©lĂšbre Secret ». Tous deux guettant, attendant, lâĂ©vĂ©nement terrible, apocalyptique annoncĂ© par Saint Joseph, auquel ils nâassisteront pourtant pas. Cela vaudra en 1882 lâinternement dâAnne-Marie RoulĂ© Ă lâhĂŽpital Saint-Anne Ă Paris et Ă LĂ©on Bloy le dĂ©sespoir dâun idĂ©al saccagĂ©. Commençait alors aprĂšs des annĂ©es de pauvretĂ©, une vie dâerrance, de bohĂšme, faite de deuils et dâunions passagĂšres perte de sa maĂźtresse Berthe Dumont, naissance de son fils Maurice quâil eĂ»t dâEugĂ©nie Pasdeloup, durant laquelle Bloy collaborera au Chat Noir, journal satirique de Rodolphe Salis, publiant des articles assassins sur les Ă©crivains de son temps rassemblĂ© dans un recueil de critiques les Propos dâun entrepreneur de dĂ©molitions en 1884 et Ă©laborant une Ă©tude historique providentialiste sur Christophe Colomb en qui il voit le Messager du Christ Le RĂ©vĂ©lateur du Globe, Christophe Colomb et sa bĂ©atification future, 1884. Proche de la bohĂšme parisienne, il rencontrera en 1884, lâĂ©crivain Joris-Karl Huysmans qui venait de publier Ă Rebours et Auguste Villiers de lâIsle-Adam, cĂ©lĂšbre auteur de LâĂve future et des Contes cruels. Mais ce ne fut quâen 1887, aprĂšs lâĂ©chec de son pamphlet hebdomadaire Le Pal, que Bloy accĂšdera, avec son premier roman autobiographique, Le DĂ©sespĂ©rĂ©, Ă la reconnaissance dâun petit cercle, en dĂ©pit de lâinsuccĂšs, signant par lĂ -mĂȘme une dĂ©claration de guerre au naturalisme en assurant le renouveau de la littĂ©rature catholique. NĂ©anmoins, sans le sou, LĂ©on Bloy poursuivait une vie de dĂ©brouille, dâĂ©crivain prolĂ©taire, fidĂšle au Christ, vivant dâexpĂ©dients et de mendicitĂ©. Il fallut attendre la rencontre de Johanne Molbech fille du poĂšte Christian Molbech, en 1889, dans le salon des CoppĂ©, quâil Ă©pousera lâannĂ©e suivante Ă©poque de sa brouille avec Huysmans, pour que lâĂ©crivain dispose enfin, Ă dĂ©faut du confort, de la stabilitĂ© de la vie familiale malgrĂ© les dĂ©mĂ©nagements de taudis en taudis, de masure en masure. De cette union naquirent VĂ©ronique en avril 1891, AndrĂ© en 1894 qui dĂ©cĂšdera soudainement en 1895, Pierre en 1895 qui dĂ©cĂšdera lâannĂ©e mĂȘme de sa naissance, et enfin Madeleine en 1897. Cette union marquera le dĂ©but de lâĆuvre de la maturitĂ©, la pĂ©riode des grandes amitiĂ©s, et celle dâune crĂ©ation rĂ©guliĂšre dont son journal littĂ©raire et inĂ©dit nous retrace la genĂšse. Il publiera ainsi en 1892 Le Salut par les Juifs, essai poĂ©tique dâinspiration paulinienne retraçant le rĂŽle dâIsraĂ«l dans lâeschatologie1 chrĂ©tienne, en 1894 les Histoires dĂ©sobligeantes, contes cruels dâune ironie fĂ©roce avant lâannĂ©e 1895 surnommĂ©e par Bloy LâannĂ©e terrible », en raison de la perte de ses deux fils et de la maladie de sa femme ; ce sera dâailleurs dans ce douloureux contexte quâil terminera La Femme Pauvre, entreprise dĂšs 1887, et parue en 1897. Viendront ensuite le journal littĂ©raire dont le fameux volume Le Mendiant Ingrat, Ă©ditĂ© en 1898, vĂ©ritable reliquat de la vie de lâauteur et mythe littĂ©raire, avant la rencontre de son Ă©diteur Alfred Valette qui lâassociera Ă lâaventure du Mercure de France, assurant ainsi des revenus stables au PĂšlerin de lâAbsolu, lui permettant alors de publier Le Fils de Louis XVI en 1900, LâexĂ©gĂšse des lieux communs 1903, 1908, les autres volumes du journal littĂ©raire, et enfin Le Sang du Pauvre en 1909 ouvrage toutefois publiĂ© chez lâĂ©diteur Juven, LâĂme de NapolĂ©on en 1912 ou encore les MĂ©ditations dâun solitaire en 1916 publiĂ©es en 1917, annĂ©e de la mort de LĂ©on Bloy, Ă Bourg-La-Reine oĂč il fut enterrĂ©. La recherche de lâabsolu Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le Diable » Ă©crivit LĂ©on Bloy. Cette citation, fraĂźchement remise au goĂ»t du jour par le Pape François, le jour de son accession au trĂŽne de Pierre, est Ă©minemment rĂ©vĂ©latrice de la pensĂ©e du poĂšte et constitue lâĂ©pine dorsale de son itinĂ©raire spirituel. Il fut, Ă la suite de Baudelaire, et avant des Ă©crivains comme Georges Bernanos, Louis-Ferdinand CĂ©line, ou encore Jean-Pierre Martinet, lâun de nos auteurs qui interrogea le scandale du Mal avec le plus dâĂ -propos, dâacuitĂ© et de justesse, ne cessant dâintimer que le dĂ©sespoir, le fatalisme, la haine du beau, le matĂ©rialisme, sont devenus les ressorts de la machinerie diabolique et les expĂ©dients par lesquels Satan agit sur nos vies en annihilant notre enthousiasme. Ce mot de Satan, de malin, que les prĂȘtres mĂȘme craignent parfois dâĂ©voquer, de peur du ridicule, est bien loin de ce diablotin affublĂ© dâune queue et dâun trident, il est au contraire ce dĂ©sespoir », cet IrrĂ©vocable dont parlait justement Baudelaire, celui qui divise et corrompt lâĂąme pour lâĂ©loigner de Dieu, par le simulacre, lâidolĂątrie, le pĂ©chĂ©, lâorgueil, la haine et lâenvie ; cet instrument de discorde flattant notre vanitĂ©. Ainsi, non loin dâinterroger une notion creuse, Bloy nous invite-t-il Ă scruter nos Ăąmes pour en extraire sa noblesse et sa munificence, dans la voie du dĂ©pouillement et de la mĂ©ditation, par une ascension sans cesse accrue dans lâAmour de Dieu, fondĂ©e sur lâimitation du Christ. Mais cette recherche de lâAbsolu dont tĂ©moigne lâĆuvre de LĂ©on Bloy, trouve tout particuliĂšrement Ă©cho dans son Ćuvre romanesque et dans ces deux romans que sont Le DĂ©sespĂ©rĂ© et La Femme Pauvre, vĂ©ritables chefs-dâĆuvre de mystique, narrant la lutte de CaĂŻn Marchenoir, Ă©crivain-journaliste vomi par le tout Paris littĂ©raire, puis celle de Clotilde MarĂ©chal, une pauvresse aux traits de sainte, contre la mĂ©diocritĂ© du temps prĂ©sent, la bassesse et les mesquineries de lâĂąme humaine, dĂ©busquant ici ou lĂ , les mensonges et les Ă©cueils dâune sociĂ©tĂ© pour qui lâesprit de lucre seul fait loi et dans laquelle lâhĂ©roĂŻsme chrĂ©tien nâest plus quâun martyr tout anachronique faisant la joie des profanateurs et des hypocrites. LĂ©on Bloy ne manquant pas de conspuer, dans la lignĂ©e des prophĂštes par le ton, et dâun Balzac par lâanalyse des milieux, la bigoterie des catholiques, lâignominie du journalisme, lâĂ©goĂŻsme bourgeois, la vilĂ©nie des mauvais pauvres », au point de porter sa prose jusquâau blasphĂšme envers ce Dieu qui a promis et qui ne vient pas, comme pour le forcer Ă sortir du silence. Livres de la rĂ©volte, manifestes contre lâesprit retors des sociĂ©tĂ©s modernes, odes Ă la pauvretĂ© chrĂ©tienne, Le DĂ©sespĂ©rĂ© et La Femme Pauvre forment donc, Ă dĂ©faut de vies de saints, deux rĂ©cits de vies exemplaires, contant lâascension de deux Ăąmes Ă©perdument amoureuses, vers lâunitĂ© et la plĂ©nitude de Dieu. Enfin, si Le DĂ©sespĂ©rĂ© se clĂŽt certes sur lâĂ©chec de Marchenoir et lâapparente absence de Dieu, La Femme Pauvre se clĂŽture quant Ă elle sur lâimage dâune bĂ©atitude que lâhumilitĂ© voudrait prĂ©senter comme inachevĂ©e, voire inaccessible, et dont Clotilde MarĂ©chal nous prĂ©sente la Joie en sâadressant Ă un prĂȘtre qui la plaint de sa misĂšre On nâentre pas au Paradis demain, ni aprĂšs-demain, ni dans dix ans, on y entre aujourdâhui, quand on est pauvre et crucifiĂ© ». Car au-delĂ des heurts et des tragĂ©dies, LĂ©on Bloy parvient Ă nous communiquer, dans des pages sublimes, la quintessence dâune vie spirituelle, en nous ramenant dans le temps de lâĂąme, loin, trĂšs loin du temps matĂ©riel, par de multiples Ă©piphanies2, dans lesquels son talent dâenlumineur rappelle les plus belles visions des mystiques. Et Ă Bloy dâĂ©riger, dans un style inimitable, deux fresques littĂ©raires, deux paraboles bibliques », deux rĂ©cits allĂ©goriques, rejouant, réécrivant, au sein de la modernitĂ©, le drame thĂ©ologique de la Sainte TrinitĂ©, lâhistoire du Salut. Le DĂ©sespĂ©rĂ© devient alors le rĂ©cit figurĂ© de la passion du Christ, contant le sacrifice de CaĂŻn Marchenoir sur lâautel du journalisme, aprĂšs lâĂ©chec dâun amour mystique avec VĂ©ronique Cheminot, figure de lâAmour et de lâEsprit-Saint, faute de sa folie ; autrement dit, Le DĂ©sespĂ©rĂ©, prenant acte de la modernitĂ© et de lâapparente faillite de la RĂ©demption », nous Ă©voque la scandaleuse impossibilitĂ© des noces du Christ et de son Ăglise annoncĂ©es dans lâApocalypse de Jean. Tandis que La Femme Pauvre, sâefforcera dâoutrepasser cette aporie, en rejouant le drame des Ăcritures, Ă travers le destin de LĂ©opold et de Clotilde MarĂ©chal, afin dâannoncer, la venue du Paraclet ; la Vierge de lâApocalypse terrassant lâĂ©toile du soir, le Christ en Gloire Ă©pousant enfin, Ă lâheure du Jugement Dernier, son Ăglise. Bloy possĂšde une langue inimitable, en clair-obscur, qui oscille entre tĂ©nĂšbres et lumiĂšre Ces paraboles, LĂ©on Bloy nous les Ă©voque dans une langue inimitable, en clair-obscur, par une oscillation constante des tĂ©nĂšbres Ă la lumiĂšre, Ă la maniĂšre des peintres mĂ©diĂ©vaux, rameutant la lumiĂšre au centre mĂȘme de lâenfer parisien, par lâirradiation exalumineuse3 de ses personnages et de ses mots. Le poĂšte cherchant, dans lâenflure du langage, des mĂ©taphores et des sons, par association dâidĂ©es et correspondances, ce qui le mĂšnera toujours un peu plus au seuil du MystĂšre, aux portes de la contemplation bĂ©atifique, Ă la connaissance de Dieu. LĂ©on Bloy, prophĂšte de lâEsprit-Saint ParallĂšlement Ă son Ćuvre de conteur et de romancier, LĂ©on Bloy Ă©crivit dâimportantes Ă©tudes historiques, ainsi que des essais poĂ©tiques, qui retracent son attente de la Parousie4 du Christ et ses spĂ©culations sur le rĂŽle de la troisiĂšme Personne Divine lâEsprit Saint. LâĂ©crivain Ă©laborant une relecture biblique symbolique et allĂ©gorique, tentant dâisoler les desseins de Dieu et le rĂŽle de chaque homme dans le plan divin, en le rattachant Ă lâhistoire universelle du salut, selon le dogme de la Communion des Saints5 et la doctrine du corps mystique. Ainsi, tout homme serait surnaturellement un membre de JĂ©sus-Christ et rejouerait, par sa douleur, la Passion du Seigneur, jusquâau consummatum est, Ćuvrant par lĂ -mĂȘme, au salut de lâHumanitĂ©. Le fond de ma pensĂ©e est que dans ce monde en chute, toute joie Ă©clate dans lâordre naturel et toute douleur dans lâordre divin. En attendant les assises de Josaphat, en attendant que tout se consomme, lâexilĂ© du Paradis ne peut prĂ©tendre quâau seul bonheur de souffrir pour Dieu. On retrouve lĂ , le sublime souffrir ou mourir » de Sainte ThĂ©rĂšse dâAvila, et lâinsĂ©parable articulation de lâHistoire et du MystĂšre, qui nous invite Ă aller au-delĂ du visible, Ă interroger les apparences, en vertu de la formule de Saint Paul, nous voyons comme dans un miroir aux Ă©nigmes ». Le poĂšte, dans une vision prophĂ©tique, dĂ©peignant avec pittoresque, un avenir apocalyptique confinant Ă lâindicible et Ă lâineffable, en rattachant les faits et les hommes aux vues de la Providence. Ainsi, LĂ©on Bloy vit dans le destin de Christophe Colomb, de Marie-Antoinette, de NapolĂ©on, du fils de Louis XVI, des empereurs de Byzance et de Jeanne dâArc, les instruments de Dieu, les figures annonciatrices de cet Autre » qui doit venir, la face de Dieu dans les TĂ©nĂšbres » de ce paraclet-Esprit Saint qui couronnera lâhistoire de lâhumanitĂ© Ă lâheure du Jugement Dernier. La pitance de lâĂąme Nous sommes tous des misĂ©rables et des dĂ©vastĂ©s, mais peu dâhommes sont capables de regarder leur abĂźme » sâĂ©crie Marchenoir dans La Femme Pauvre, sur un ton tout pascalien. Aussi, le temps est-il peut-ĂȘtre venu de sâabreuver de nouveau aux mamelles de lâArt, de la pensĂ©e, de lâĂąme, par la lecture de cette Ćuvre qui mieux quâaucune autre, Ă la fin du dix-neuviĂšme siĂšcle, avait perçu lâimpasse de la modernitĂ©. Cette impasse, nous la connaissons, nous la frĂ©quentons, elle rĂ©side tout entiĂšre dans la haine du Pauvre, dans le primat de la technique, dans lâaliĂ©nation Ă la matiĂšre. Ainsi, lire, relire LĂ©on Bloy, nâest peut-ĂȘtre quâune autre façon de sâextraire de ces temps sans grandeur qui font peu avec beaucoup, quand on faisait autrefois beaucoup avec peu⊠Le Mendiant Ingrat nous invitant par son ardeur, sa naĂŻvetĂ©, ses coups de gueule, sa rĂ©volte, son Amour, Ă outrepasser le fatalisme dâune Ăšre qui voudrait nous arracher notre pitance. Ainsi, revenir Ă cette Ćuvre qui a tout, aujourdâhui, dâun exorcisme spirituel, câest affronter le mal du temps ; LĂ©on Bloy, substituant Ă lâamertume des viatiques sans consistance, le froment de lâĂąme lâENTHOUSIASME, ce Dieu qui est nous. 1 Le terme dâ eschatologie » vient du vocabulaire thĂ©ologique, il dĂ©signe la doctrine des choses qui doivent advenir Ă la fin du monde, câest autrement dit le discours sur la consommation des siĂšcles. 2 Chez les chrĂ©tiens, le terme Ă©piphanie » dĂ©signe la fĂȘte de la manifestation de JĂ©sus aux Gentils. Par extension, il peut dĂ©signer un moment de contemplation en rĂ©fĂ©rence Ă la RĂ©vĂ©lation. 3 Exalumineux, euse », est un nĂ©ologisme dĂ©rivĂ© du mot lumineux, euse » auquel a Ă©tĂ© ajoutĂ© le prĂ©fixe latin ex », signifiant hors de, en dehors de. Autrement dit la lumiĂšre que dĂ©gage un ĂȘtre, une chose, par exemple un corps exalumineux », un corps qui transsude la lumiĂšre. 4 Le mot de Parousie » est un terme biblique issu du Nouveau Testament signifiant la seconde venue du Christ, Ă lâheure du Jugement Dernier. Il est souvent reprĂ©sentĂ© en gloire, drapĂ© dâune tunique blanche, aurĂ©olĂ© de lumiĂšre dans les reprĂ©sentations populaires. 5 Dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne, le dogme de la Communion des Saints veut que tous les membres de lâĂglise visible et invisible soient en union profonde. ClĂ©ment Guarneri Imprimer cet article Commentaires
La femme est la seconde faute de Dieu. » « La femme apprend Ă haĂŻr dans la mesure oĂč elle dĂ©sapprend de charmer. » « OĂč nâentrent en jeu ni amour ni haine, la femme nâest quâune mĂ©diocre actrice. » « Ah ! cette pauvretĂ© de lâĂąme Ă deux. Ah ! cette saletĂ© de lâĂąme Ă deux. » « MĂȘme le plus rusĂ© achĂšte sa femme chat en poche. » citations de
RELIGION - Lorsque l'on parle d'Ăve, un sourire s'esquisse sur nos lĂšvres, Ăve l'archĂ©type de la femme, Ăve la premiĂšre femme, Ăve la sĂ©ductrice, Ăve l'Eternel fĂ©minin ; lorsque l'on parle de Lilith, c'est l'inconnue qui nous assaille, la menace sombre d'une figure dĂ©moniaque. Lorsque l'on parle d'Ăve, un sourire s'esquisse sur nos lĂšvres, Ăve l'archĂ©type de la femme, Ăve la premiĂšre femme, Ăve la sĂ©ductrice, Ăve l'Eternel fĂ©minin ; lorsque l'on parle de Lilith, c'est l'inconnue qui nous assaille, la menace sombre d'une figure dĂ©moniaque, Ăve est connue -et pas seulement d'Adam- Lilith Ă©chappe sournoise et malveillante. Mais qui est donc cette femme dont on a peur? Dans le premier livre de la Bible, la GenĂšse, au crĂ©puscule de l'humanitĂ©, un ĂȘtre est créé, Adam "Dieu crĂ©a l'ĂȘtre humain adam Ă son image, c'est Ă l'image de Dieu qu'Il le crĂ©a, mĂąle et femelle furent créés Ă la fois" Gen. I,27. Dans ce premier rĂ©cit, pas de prĂ©sĂ©ance, pas de hiĂ©rarchie, une Ă©galitĂ© entre l'homme et la femme, tous deux créés Ă l'image de Dieu. Lorsqu'ils plongent chacun le regard dans celui de l'autre, ils voient un reflet du divin fugitif mais prĂ©sent qui les Ă©merveille, ils voient l'infini en l'autre et peuvent ainsi grandir presque Ă l'infini. Mais l'auteur du second rĂ©cit de la crĂ©ation ne voit pas les choses ainsi. Il explique qu'Adam, mĂąle, est créé en premier, puis "L'Eternel-Dieu fit peser une torpeur trop peur sur l'homme qui s'endormit. Il prit une de ses cĂŽtes ou l'un de ses cĂŽtĂ©s et forma un tissu de chair Ă la place". De ce tissu de chair, naĂźt la seconde femme de la crĂ©ation, Isha la femme, pris de Ish l'homme qui plus tard la nommera Ăve Gen. III, 20 "parce qu'elle fut la mĂšre de tous les vivants". Cette femme-lĂ est celle qui l'incite Ă manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, celle qui amĂšne selon certains le malheur dans le monde parce qu'elle a dĂ©sobĂ©i Ă l'ordre divin, c'est la vile tentatrice qui cĂšde Ă l'attrait du fruit dĂ©fendu et entraĂźne dans ses sillons l'homme ingĂ©nu. Nous nous rappelons tous de la punition de l'homme pour avoir fautĂ© il doit travailler Ă la sueur de son front. Nous nous rappelons aussi de la sanction qui incombe Ă la femme accoucher dans la douleur. Mais il est une petite phrase impopulaire et souvent sciemment oubliĂ©e, pourtant vous pouvez vĂ©rifier, elle est bien lĂ "la passion t'attirera vers ton Ă©poux et lui te dominera" Gen III,16. Incroyable, la Bible vient justifier la domination de la moitiĂ© de la population par l'autre! La Bible non, Dieu encore moins, simplement l'auteur de ce texte sexiste qui s'oppose au premier rĂ©cit de la crĂ©ation. Comme si l'on venait nous dire que mĂȘme dans le rĂ©cit de la crĂ©ation du monde, existaient plusieurs versions, plusieurs visages, plusieurs conceptions de l'homme et de la femme que l'on retrouve au fil de la lecture de la Bible et du temps. Ce double regard contradictoire a Ă©tĂ© prĂ©sent Ă toutes les Ă©tapes du dĂ©veloppement de la tradition juive. Aux premiers siĂšcles de notre Ăšre, le Midrash Rabba, nous explique que si la femme a Ă©tĂ© créée Ă partir de la cĂŽte de l'homme, c'est parce qu'elle est modeste et pudique, que si elle avait Ă©tĂ© créée Ă partir de sa bouche, elle aurait Ă©tĂ© bavarde, de son oreille, elle aurait Ă©coutĂ© aux portes, de son nez, elle aurait Ă©tĂ© curieuse, de son pied, coureuse, de sa main chapardeuse. Par consĂ©quent, elle a Ă©tĂ© créé Ă partir de sa cĂŽte... et pourtant, poursuit le texte, elle est bavarde, Ă©coute aux portes, est curieuse, coureuse et chapardeuse! Dans un monde talmudique d'hommes, les propos sexistes se multiplient comme celui de R. Eliezer "Mieux vaut brĂ»ler les paroles de la Torah que de les confier aux femmes" TJ, Sotah 3,16a. Ce mĂȘme R. Eliezer dont la femme Ă©tait Ă©rudite et dont je me suis toujours demandĂ© s'il avait dit cela lors d'une querelle de mĂ©nage... Le Talmud est-il sexiste? Certains rabbins le sont et d'autres dĂ©fendent avec courage le point de vue Ă©galitaire du premier rĂ©cit de la crĂ©ation "Bien que j'ai choisi des chefs, des juges et des anciens qui sont des hommes pour vous gouverner, tous sont Ă©gaux devant Moi [...] car les ĂȘtres humains sont plus reconnaissants envers les hommes et les femmes mais le Saint bĂ©ni soit-Il n'est pas ainsi", affirme l'auteur du Tanhouma Nits 2 qui, Ă©tonnamment moderne prĂȘte Ă Dieu des paroles antisexistes. Et si le Talmud reconnaĂźt que la place de la femme dans la sociĂ©tĂ© des premiers siĂšcles de notre Ăšre n'est pas la mĂȘme que celle de l'homme, il cherche Ă la protĂ©ger par un acte de mariage et reconnait ces droits Ă la nourriture, au logement et au plaisir sexuel, ce qui est particuliĂšrement rĂ©volutionnaire pour l'Ă©poque. Au Moyen-Ăąge, le pluralisme de pensĂ©e se poursuit le grand MoĂŻse MaĂŻmonide, mĂ©decin, philosophe, codificateur et rabbin a comme tout ĂȘtre humain ses limites et il Ă©crit "On ne doit pas enseigner la Torah aux femmes parce qu'elles risqueraient de la transformer en vain bavardage par la pauvretĂ© de leur esprit" MT, hil. Talmud Torah 1 13. A noter qu'il n'a eu que des garçons! Le non moins grand Rashi, rabbin, vigneron, commentateur Ă©crit Ă la mĂȘme Ă©poque "Si les femmes dĂ©sirent accomplir les commandements dont elles sont exemptes, nul ne saurait les en empĂȘcher" sidour Rashi par. 267. Il n'avait que des filles... Ou trouver la vĂ©ritĂ© dans le pluralisme? Sans aucun doute, le judaĂŻsme comme toutes les religions a Ă©tĂ© influencĂ© par la sociĂ©tĂ© patriarcale dans laquelle il a Ă©voluĂ©. Mais c'est peut-ĂȘtre Lilith qui dĂ©tient la clĂ© du mystĂšre. L'Alphabet de Ben Sira nous suggĂšre que la premiĂšre femme qui a Ă©tĂ© créée lors du premier rĂ©cit de la crĂ©ation, s'appelait Lilith. Elle se disputait avec Adam, le premier homme. L'objet de la dispute Ă©tait la position de l'un et de l'autre pendant l'acte sexuel. Les deux voulaient ĂȘtre au-dessus. Aucun n'a cĂ©dĂ©. Lilith s'est enfuit en disant "nous sommes Ă©gaux tous les deux car nous avons Ă©tĂ© créés tous les deux Ă partir de la terre". Dans la tradition populaire et primitive du judaĂŻsme, Lilith est devenue un dĂ©mon qui excite les hommes pendant leur sommeil et qui donnent la mort aux enfants en bas Ăąge. On s'en protĂšge grĂące Ă des amulettes. Ăve la seconde femme est alors créée, une version amĂ©liorĂ©e! Mais revenons un instant sur la faute de la consommation du fruit interdit. Dans l'interprĂ©tation juive, il s'agit d'un faux-pas nĂ©cessaire. C'est ainsi que Adam et Ăve deviennent des ĂȘtres humains conscients de leur libre-arbitre. Le jardin d'Ăden se prĂ©sente comme un utĂ©rus dont l'enfant doit sortir et que des anges avec des Ă©pĂ©es de feux gardent symbolisant ainsi un impossible retour. La responsabilitĂ© de la faute est partagĂ©e entre le serpent, la femme et l'homme, et d'ailleurs les trois sont punis; pourtant l'homme accuse sa femme "c'est elle la femme que tu m'as donnĂ© qui m'a donnĂ© du fruit de l'arbre" Gen. III,12. La faute n'est pas d'ordre sexuel puisque l'ordre de la procrĂ©ation avait Ă©tĂ© donnĂ© avant mĂȘme la dĂ©sobĂ©issance. Certains commentateurs disent mĂȘme que le premier couple avait eu des enfants avant mĂȘme d'ĂȘtre expulsĂ© du jardin d'Ăden. Mais le doigt accusateur d'Adam ne s'est jamais baissĂ©, et Ăve a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e Ă tort comme seule responsable de la faute. Si les femmes doivent allumer les bougies de shabbath disent certains textes, c'est parce qu'Eve a privĂ© le monde de sa lumiĂšre. La sexualitĂ© qui Ă©tait reconnue comme un besoin humain et une source de plaisir et de spiritualitĂ© est devenue tabou sous l'influence de la philosophie grecque qui sĂ©pare le corps de l'Ăąme et considĂšre que le monde des idĂ©es est supĂ©rieur au monde des sens. Chez Platon, les femmes font partie du monde des sens et ne peuvent jamais atteindre la spiritualitĂ©. Ainsi la femme reprĂ©sentant la faute, la sĂ©duction, le dĂ©tournement des sens, a dĂ» se cacher du regard de l'homme et a Ă©tĂ© le plus souvent exclue de la sphĂšre de la spiritualitĂ©, du monde publique de la synagogue; l'espace rĂ©servĂ© aux femmes dans de nombreuses synagogues orthodoxes est souvent le tĂ©moin de cette exclusion encore aujourd'hui. Ăve est devenue le modĂšle de la femme juive traditionnelle, celle qui Ă l'inverse de Lilith accepte d'ĂȘtre en dessous et, comme le dit le second texte de la GenĂšse, d'ĂȘtre dominĂ©e par son Ă©poux. Elle est la femme qui tait sa sexualitĂ© et qui donne la vie, l'Ă©pouse et la mĂšre. Lilith est son image inversĂ©e, elle dĂ©veloppe une sexualitĂ© dĂ©bridĂ©e et elle donne la mort. Aujourd'hui les femmes juives cherchent Ă sortir de cette alternative, ni Ăve ni Lilith, ni soumise ni dĂ©moniaque, elles inventent de nouveaux modĂšles en Ă©crivant, commentant la Torah, le Talmud, en laissant libre cours Ă leur spiritualitĂ© sans renier leur sexualitĂ©. Elles prient, s'entourent de taleth et de tefilin, aux cĂŽtĂ©s des hommes qui eux aussi allument les bougies du shabbath, Ă©crivant un nouveau chapitre de l'histoire juive, un chapitre oĂč hommes et femmes sont créés Ă l'image de Dieu. N'y a-t-il pas de libertĂ© pour la femme juive? par Eliette AbĂ©cassisLe pape François peut-il faire avancer la cause des femmes?, par la bibliste Anne SoupaChristiane Taubira s'empare de l'affaire UnBonJuif sur Twitter
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la femme est la seconde faute de dieu